[BNF] En 1914, Louis Barthas, artisan tonnelier à Peyriac-Minervois (Aude) partit pour le front où il resta quatre ans. Au fil des jours, il prit des notes et rédigea un récit qui occupe 19 cahiers. L’historien Rémy Cazals découvrit ce texte et le publia en 1978. Quelles traces peuvent encore demeurer sur les lieux où Barthas et ses compagnons connurent les souffrances qu’il relate ? Quelles cicatrices la terre et la nature portent-elles encore ? Pour tenter de les retrouver, le photographe Jean-Pierre Bonfort a suivi Louis Barthas pas à pas. Bonfort n’emploie pas un appareil complexe et, depuis plus de dix ans, a fait le choix des prises de vues au téléphone cellulaire. Il ne recherche pas l’effet monumental, mais la vibration et la sensation qui se dévoilent grâce à la modestie du dispositif. Du récit de Barthas, que demeure-t-il de tangible sous l’objectif du photographe ? Ce qui est de l’ordre du tellurique : le froid, la pluie, la boue, les longues routes à parcourir. Mais aussi les immenses cimetières, les paysages anodins dévoilant à peine les traces des effroyables combats. « Et moi, survivant… » Surplombant le silence de la Terre, demeurent les paroles de Barthas et de ses compagnons de tranchée : elles accompagneront les images de l’exposition.
[TAWP] Une histoire singulière. Je vais chercher des tirages chez mon photographe “Atelier 38″. Il ne m’a pas coupé les photos au format. Je l’accompagne au fond de l'atelier et aperçoit cette couverture. Barthas a été une de mes lectures phare et m’interpelle. De fil en aiguille, je rencontre Jean-Pierre, photographe grenoblois.